Développement d’un système innovateur de lavage d’air dans les bâtiments porcins

Chargé de projet

Stéphane P. Lemay, Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA), Québec (Québec)   


Objectif du projet 

L’objectif général de ce projet est d’améliorer l’acceptabilité des bâtiments porcins dans les régions rurales en réduisant leurs impacts environnementaux potentiels.   


Résumé du projet

Ce projet a été conçu pour mettre au point une technologie de traitement de l’air qui réduirait le caractère offensant de l’air évacué d’un bâtiment d’engraissement. Cette technologie devrait améliorer l’acceptabilité mutuelle entre les résidents et les producteurs.
 
Plus précisément, dans ce projet, on a mesuré les réductions d’odeurs, de gaz et de pathogènes (y compris un pathogène modèle) obtenues au moyen d’une unité de traitement d’air (UTA) d’échelle laboratoire dans diverses conditions de fonctionnement. On a testé trois temps de résidence en fût vide, deux types de matériau filtrant percolateur et deux débits de solution liquide. Cela a conduit à la conception de trois UTA capables de réduire les émissions d’odeurs, de gaz et de pathogènes évacués de porcheries à échelle commerciale (avec des coûts d’investissement et de fonctionnement peu élevés et un minimum d’entretien). Une UTA peut être installée dans les bâtiments neufs ou existants. Les chercheurs ont aussi mesuré les réductions d’émissions d’odeurs et de gaz résultant de la combinaison de l’UTA avec un système de biofiltration utilisant les conditions de fonctionnement optimisées de l’UTA. La configuration de l’UTA idéale a ensuite été testée dans une porcherie à échelle commerciale.
   
Réalisations importantes

Les deux premières phases du projet ont été effectuées : développement et évaluation de l’UTA à l’échelle de laboratoire et combinaison d’un traitement de biofiltration avec l’UTA.

 

Les résultats préliminaires sur les paramètres de fonctionnement testés indiquent que les principales différences de performance observées concernent le retrait de l’ammoniac (NH3). Après une période de démarrage de 10 à 30 jours, l’efficacité du retrait du NH3 par l’UTA s’est améliorée rapidement, atteignant ainsi une valeur maximale de plus de 75 %. Par la suite, cette performance a diminué graduellement jusqu’à la fin de l’essai, atteignant des valeurs aussi faibles que 10 %. Il est possible que l’accumulation de sels d’azote inorganiques dans le liquide de recirculation ait, en partie, inhibé les microorganismes. Si ces sels s’avèrent inhibiteurs, leur concentration dans le liquide de recirculation devra être contrôlée afin de conserver l’efficacité à long terme du retrait du NH3 et qu’ainsi l’UTA puisse être utilisée à la ferme.

 

Pour ce qui est de la réduction des odeurs, les résultats s’avèrent inconsistants, fluctuant de -30 à 90 %. De plus, l’effet des paramètres de fonctionnement demeure à clarifier par une analyse plus poussée des données.

 

Quant aux substituts viraux (phages non pathogènes), les premiers résultats montrent que l’UTA parvient bien peu à retenir les particules à l’état d’aérosols contenant les phages. Ceci peut être causé par la taille relativement petite des particules produites par le nébuliseur (0,8 μm).

 

La phase expérimentale finale du projet, l’évaluation de l’UTA à l’échelle commerciale en bâtiment porcin a été effectuée au Prairie Swine Centre au cours de l’été et de l’automne 2012.